Visiter Casablanca en 9 lieux incontournables

Pour de nombreux voyageurs, s’imaginer un Maroc est synonyme du désert de Merzouga, des plages ensoleillées d’Agadir, des ruelles de la médina de Fès ou encore de la vie nocturne de Marrakech. Et pourtant, Casablanca, la plus grande ville du pays, semble vouée à rester dans l’ombre de ces destinations marocaines emblématiques. Et si on prenait le temps de bien visiter Casablanca en 9 lieux incontournables?

Avec ses 3,5 millions d’habitants, Casablanca est loin d’être une simple métropole. Addar-El-Beida (la maison blanche, en arabe) ou Casablanca, est un important carrefour universitaire, culturel et sportif, mais aussi un pilier économique majeur du Maroc et de l’Afrique. 

Elle peut toutefois être intimidante et souffre de nombreux clichés que je vous invite à mettre de côté. Partons à la découverte de Casablanca sous un tout autre jour!

1. La mosquée Hassan II, un géant qui flotte sur l’océan

Construite entre 1986 et 1993 sous le règne de feu Hassan II, la mosquée Hassan II a été le leg de ce régent, un héritage symbolisant la grandeur du Maroc, son ancrage traditionnel et son côté moderne. Cette mosquée est une merveille architecturale. Son minaret, haut de 210 mètres, est considéré comme le plus haut minaret du monde!

Construite partiellement sur la mer, la mosquée Hassan II est fréquentée par les fidèles pour la prière, mais elle est également ouverte aux visiteurs, avec ou sans visite guidée, que nous pouvons vous organiser. En plus des salles de prière, elle dispose d’un musée, d’un hammam et de grandes salles d’ablutions. 

Parmi les prouesses de la mosquée, notons son minaret dont émane un faisceau laser d’une portée de 30 kilomètres pointant vers la Mecque. Elle abrite également un gigantesque toit ouvrant, un exploit architectural qui permet à la lumière naturelle d’envahir l’intérieur de l’édifice. 

Ce qui rend la mosquée Hassan II vraiment unique, c’est qu’elle est construite partiellement sur l’eau, donnant l’impression qu’elle flotte au bord de l’Atlantique.

Avec une capacité d’accueil de plus de 25 000 fidèles à l’intérieur et jusqu’à 80 000 sur l’esplanade extérieure, elle constitue la 5e plus grande mosquée au monde et la plus grande du Maroc. 

Le meilleur moyen de bien l’explorer, est de prendre une visite guidée de l’intérieur et de l’extérieur de la mosquée, qui couvrent autant l’esplanade que les salles de prière, les différents halls de la mosquée ainsi que son hammam et ses salles d’ablution. Assurez vous de porter des vêtements couvrants à manches longues (pas de shorts ni de jupes courtes), et apportez une écharpe pour visiter l’intérieur de la mosquée.

2. La corniche d’Aïn Diab, promenade des Casablancais

La corniche d’Aïn Diab, qui s’étend sur plusieurs kilomètres le long de l’océan Atlantique, est un lieu très important dans la culture de la métropole marocaine. C’est un endroit que les Casablancais adorent, que ce soit pour se retrouver entre amis ou pour faire du jogging matinal, une tradition locale très ancrée. 

Le matin, la corniche est paisible, presque méditative avec son côté brumeux, avec seulement quelques joggeurs et promeneurs qui profitent du calme et de la brise marine. 

En fin de journée et surtout le soir, l’endroit s’anime et devient un incontournable lieu de rencontre. On y croise des familles, des groupes d’amis attablés aux terrasses, etc.

Depuis la corniche, les vues sur l’océan sont spectaculaires, particulièrement au coucher du soleil, quand le ciel se teint d’orange et de rose. Plusieurs établissements touristiques se sont installés le long de la corniche. Hôtels, discothèques et complexes sportifs, dont le mythique Tahiti Beach Club, avec sa célèbre piscine géante qui attire depuis des décennies des générations de Casablancais. Nous pouvons y organiser votre séjour sur mesure!

3. Le Maârif, la petite Sicile du Maroc

Au centre de Casablanca, le quartier Maârif s’impose comme l’une des destinations les plus huppées de la ville. Dominé par ses 2 tours jumelles, ce quartier est devenu une référence incontournable pour le magasinage, la gastronomie et le divertissement. 

On y trouve des terrasses animées à toute heure, des restaurants offrant plusieurs types de cuisines locales et internationales et une ambiance qui ne faiblit pas, même en soirée!

Cependant, avant de devenir ce haut lieu de vie urbaine, le Maârif était une zone plutôt marginale, en périphérie de Casablanca, où s’étaient installés des immigrants européens aux moyens modestes. Le véritable essor du quartier remonte aux années 1930, époque où il portait le surnom de «La Petite Sicile» en raison de l’arrivée de nombreuses communautés étrangères. 

Des Français d’Algérie, des réfugiés espagnols, mais aussi des familles venues de Grèce, du Portugal ou encore d’Arménie ont contribué à façonner l’identité cosmopolite du Maârif. 

C’est précisément ce brassage qui empreint aujourd’hui le quartier d’une architecture et d’une ambiance uniques dans laquelle les immeubles d’époque côtoient les constructions ultras modernes.

4. La place des Nations Unies, le cœur battant de Casablanca

La Place des Nations Unies représente une partie indissociable de l’identité des Casablancais et donc un endroit incontournable à visiter à Casablanca. Autrefois appelée «place de France» ou encore «Bab Lekbir», cette place est aujourd’hui un carrefour de la ville, un passage qui relie la vieille médina aux quartiers modernes. 

Assez grande et centrale, la Place des Nations Unies  est bordée de bâtiments, représentant d’importants pôles; consulats, compagnies aériennes et sièges de multinationales se partagent ce précieux périmètre. 

Le jour, les tramways glissent sur l’artère principale de la place, mais la nuit, l’endroit se transforme en un marché à ciel ouvert. Bouquinistes, musiciens de rue et vendeurs ambulants animent la place et divertissent les gens attablés aux terrasses des cafés.

5. Le Phare El Hank, gardien blanc des marins à visiter à Casablanca

À l’extrémité de la corniche d’Aïn Diab, le phare El Hank semble veiller inlassablement sur la ville. Perché à 51 mètres au-dessus des vagues, il offre une vue à couper le souffle: d’un côté, l’Atlantique rugissant et, de l’autre, la majestueuse mosquée Hassan II qui semble flotter à l’horizon.

Construit dans les années 1920, ce géant blanc a longtemps guidé les marins jusqu’au port de Casablanca. Aujourd’hui, bien qu’il ne soit plus accessible au public, il reste une icône de l’histoire maritime de la ville, témoin de siècles de navigation et d’échanges.

Autour du phare, ça grouille de vie. À quelques pas, des institutions mythiques comme Le Cabestan attirent les gourmets avec leurs terrasses ouvertes sur l’océan. Les promeneurs, quant à eux, se plaisent à emprunter les sentiers escarpés qui serpentent entre les rochers, à la recherche d’un coin tranquille ou d’une plage secrète.

Bien que ses portes soient aujourd’hui fermées au public, le phare semble toujours en mouvement. Le bruit des vagues, le vent qui fouette sa tour immaculée et les éclats de rire des gens venus profiter du bord de mer lui donnent une vie nouvelle. Il incarne à sa manière l’esprit de Casablanca: de l’histoire, de la modernité et une effervescence qui ne s’éteint jamais.

6. Le Quartier Habous, une médina à la française

Le quartier habous est l’une des plus importantes facettes historiques à visiter à Casablanca. Construit durant le protectorat français sous la supervision du général français Lyautey, le quartier se voulait une « nouvelle médina », construite dans un style modernisé afin de décongestionner l’ancienne médina. 

Avec ses ruelles paisibles, ses vastes échoppes d’artisanat et ses bazars, il a été pensé pour marier la construction traditionnelle au côté pratique des marchés européens. 

Aujourd’hui encore, le quartier des Habous fascine par une ambiance paisible et unique. Il comporte des maisons, d’anciens petits palais aujourd’hui convertis en musées et en centres de préservation de patrimoine. Le quartier regorge également de librairies, de restaurants, de boutiques, etc. Parmi les sites à visiter dans ce quartier de Casablanca se trouvent des mosquées anciennes ainsi que l’ancien palais de justice, Mahkamat-Al-Bacha.

De grands noms de la restauration et de la pâtisserie y ont élu domicile, notamment la fameuse pâtisserie Bennis qui y est établie depuis 1930 et continue d’offrir des produits de grande qualité fabriqués dans le respect de la tradition culinaire marocaine. 

7. La cathédrale Sacré-Cœur, l’art déco spirituel

En plein centre de Casablanca, à l’angle de la rue d’Alger et du boulevard Rachdi, un bâtiment tout blanc surprend les passants. La Cathédrale du Sacré-Cœur, dont la construction débute en 1930, est le fruit d’un souhait du Maréchal Lyautey, alors Résident général de France au Maroc. 

Ce dernier, acteur clé du développement urbain de Casablanca, décide de bâtir cet édifice pour accueillir les 40 000 catholiques qui vivent dans la ville, alors en pleine expansion.

Avec sa façade immaculée, la cathédrale se distingue nettement du reste de l’architecture casablancaise. Construit dans un style qui mélange habilement art déco des années 30, néo-gothique et influences marocaines, l’édifice est un mélange de formes audacieuses, comme ses arcs-boutants en béton, massifs et construits selon des angles droits, qui contrastent avec les fenêtres hautes et fines comme c’est d’usage dans les mosquées. 

À l’intérieur, on découvre une nef imposante baignée de lumière, filtrée par des vitraux modernistes aux teintes de rouge et de bleu. Aujourd’hui, cette cathédrale n’est plus un lieu de culte. Transformée en espace culturel, elle accueille des expositions et des événements qui attirent aussi bien les Casablancais que les visiteurs de passage.

Un petit détail intéressant: bien qu’on l’appelle souvent «cathédrale», ce bâtiment n’en est pas vraiment une. Casablanca, n’ayant pas de structure religieuse chrétienne, ne possède pas de siège épiscopal, ce qui fait que la seule véritable cathédrale du Maroc se trouve à Tanger.

8. Sqala de la Kasbah, canons de guerre remplis de roses

La Sqala de Casablanca est un gros morceau de l’histoire casablancaise, planté face au port de Casablanca, à la lisière de la médina. Ce bastion massif, tout en pierre, ne passe pas inaperçu. 

Construite en 1769 par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah, la Sqala de Casablanca a une allure qui raconte l’histoire sans même avoir besoin de mots. À l’époque, Casablanca n’était qu’un petit village. 

Pas de grand port, pas de bouillonnement urbain. Juste un bout de côte qu’il fallait protéger des pirates et des envahisseurs. Alors, le Sultan a fait bâtir cette forteresse avec de lourds canons, qui pointent toujours fièrement vers l’océan, comme poursuivant une garde éternelle.

Le mot «Sqala» a, pour sa part, une origine floue. Certains disent que ça vient de l’italien scala, «échelle», à cause des miradors qui surplombent le littoral. Une autre version l’associe au mot français «escale», comme une halte maritime.

Aujourd’hui, la Sqala a laissé derrière elle les guerres. Les murs épais abritent désormais des allées piétonnes et des jardins andalous. Anciennement Café Maure, le café La Sqala, installé là, attire les amateurs de tajines fumants et de pâtisseries marocaines, qu’ils dégustent à l’ombre des arcades. 

De la terrasse, la vue sur le port de pêche et l’Atlantique capte toujours l’attention, surtout au coucher du soleil quand la lumière change et que l’air devient un peu plus frais.

9. L’îlot de Sidi Abderrahmane, le mausolée des vagues à voir à Casablanca

L’îlot de Sidi Abderrahmane, avec son mausolée éclatant de blanc, demeure une silhouette familière des Casablancais qui fait écho au Mont-Saint-Michel de France, mais en plus intime. L’Atlantique a une emprise totale sur le lieu, ses vagues battant sans relâche les rochers noirs qui encerclent l’îlot.

La légende raconte qu’au 19e siècle, un homme originaire de Bagdad en Iraq, aurait accosté sur ce morceau de terre battu par les vents de Casablanca. Les habitants, intrigués par la piété de cet homme, lui construisent une maison. 

Lui préfère dormir à même la roche et la bâtisse qu’on lui a offerte devient un refuge pour de nombreux disciples et pèlerins. Certains ajoutent même qu’il marchait sur l’eau!

Pour accéder au mausolée, c’était une autre histoire. À marée basse, il fallait se glisser entre les rochers, jouer les acrobates ou suivre des passeurs louches qui connaissaient chaque pierre comme leur poche. 

Quand la mer montait, les choses se compliquaient encore. Des chambres à air, juste assez grandes pour y tenir un homme, se transformaient en barques, tirées par des pêcheurs en quête de quelques dirhams. Puis, l’endroit s’est transformé en une véritable île aux sorcières. 

Voyantes, guérisseurs et charlatans en tous genres envahissent les lieux, allant jusqu’à le monopoliser en s’y construisant des cabanes. Divers rituels étaient pratiqués sur place; lectures de tarot, sacrifices d’animaux, sorcelleries diverses au point de rendre ce lieu insalubre…

Janvier 2024 marque un tournant. Le maire de Casablanca décide de redonner à l’îlot son âme de jadis, celle d’un lieu de sérénité. Les bulldozers débarquent et, en quelques jours, tout est effacé. Aujourd’hui, le mausolée a retrouvé sa blancheur immaculée. 

Un pont réhabilité permet désormais d’accéder à l’îlot; une bibliothèque ainsi que des panneaux racontent l’histoire de ce lieu. À la tombée de la nuit, une atmosphère toute particulière envahit l’endroit et on comprend alors pourquoi cet homme, il y a bien des années, a choisi cet îlot comme retraite!

Casablanca, une escale à redécouvrir

Longtemps reléguée au rôle de plaque tournante économique, Casablanca mérite bien plus qu’un simple passage éclair. Derrière ses avenues effervescentes et son rythme trépidant, la ville dévoile une mosaïque de lieux fascinants où traditions et modernité s’entrelacent avec élégance. 

Chaque recoin raconte une facette unique de cette métropole marocaine. Visiter Casablanca et ces 9 lieux incontournables, c’est accepter de briser les clichés et de s’immerger dans l’âme vibrante d’une ville en perpétuelle évolution. 

Que vous soyez amateur d’architecture, féru d’histoire ou simplement en quête d’authenticité, la ville blanche saura, sans aucun doute, vous surprendre. Alors, prêt à donner sa chance à Casablanca? 

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Bon voyage à Casablanca!